Donner son sang :
c’est possible ?

Donner son sang :
c’est possible ?

Chaque année en France, le don de sang permet à 1 million de malades d’être soignés, voire sauvés (1).

Pour les personnes hémophiles, il est à la base de la fabrication des facteurs de coagulation plasmatiques et peut servir à des transfusions sanguines.

Mais en étant hémophile, peut-on donner son sang ?

La réponse est non

En France, chaque don de sang est précédé d’un entretien avec un médecin ou un(e) infirmier(ère). Le professionnel de santé pose à chaque personne candidate au don du sang des questions sur son état de santé et ses antécédents médicaux afin de s’assurer qu’elle remplit l’ensemble des critères autorisant le don de sang. Fixés par arrêté ministériel en fonction de directives européennes, ces principes de précaution servent d’une part à protéger la personne qui recevra le sang d’éventuelles contaminations infectieuses, d’autre part à protéger la personne qui donne son sang d’une intolérance au prélèvement sanguin (2,3).

Une contre-indication qui préserve la sécurité du donneur

Dans l’objectif de préserver la santé du donneur, il existe ainsi des contre-indications temporaires au don de sang comme la grossesse, et des contre-indications permanentes comme un antécédent d’accident vasculaire cérébral ou un asthme grave. Dans ce cadre, les troubles de l’hémostase et des coagulopathies, dont l’hémophilie A et B, sont des contre-indications définitives au don de sang. Le niveau de sévérité de la maladie n’est pas pris en compte dans cette restriction, qui a pour principal but d’éviter tout risque de saignement excessif et d’ecchymoses au site de ponction (2,3).

En effet, afin de préserver l’intégrité des cellules sanguines, l’aiguille pour le prélèvement de sang a un plus grand diamètre que l’aiguille extrêmement fine conçue pour l’injection des traitements anti-hémophiliques. Chez les personnes hémophiles, elle peut donc causer des saignements et abîmer les veines alors que celles-ci doivent être préservées pour les injections de facteurs de coagulation (4). Par ailleurs, les autorités de santé estiment que les traitements par dérivés du sang indiqués chez les patients hémophiles peuvent augmenter le risque que leur sang soit contaminé par un agent infectieux. La contre-indication de l’hémophilie au don de sang sert donc aussi à protéger les receveurs (5).

  1. Etablissement Français du Sang (EFS). Les besoins au quotidien. [En ligne] https://dondesang.efs.sante.fr/comprendre-quoi-servent-les-dons-de-sang/les-besoins-au-quotidien
  2. Etablissement Français du Sang (EFS). Les contre-indications au don du sang. 2016. [En ligne] https://dondesang.efs.sante.fr/sites/default/files/DST/guideCI_0.pdf
  3. Légifrance. Arrêté du 17 décembre 2019 fixant les critères de sélection des donneurs de sang. [En ligne] https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000039667225/
  4. Hemophilia of Georgia. I Have Hemophilia. Can I Be An Organ Donor? [En ligne] https://www.hog.org/publications/detail/i-have-hemophilia-can-i-be-an-organ-donor
  5. World Health Organization (WHO). Guidelines on Assessing Donor Suitability for Blood Donation.

NP-21993

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